Les Jeux Olympiques de Paris 2024, comme tous les grands rassemblements internationaux, présentent une occasion unique de célébrer le sport et la diversité culturelle. Cependant, en parallèle de ces festivités, une menace moins visible mais tout aussi sérieuse plane sur cet événement mondial : les cyberattaques. Avec des milliards de téléspectateurs attendus et une infrastructure technologique omniprésente, ces Jeux offrent une cible de choix pour les cybercriminels.

L’historique alarmant des cyberattaques aux Jeux Olympiques

Les précédentes éditions des Jeux Olympiques ont démontré que les risques de cyberattaques ne cessent de croître, l’historique est alarmant.

Athènes 2004 : premiers signes

Les Jeux d’Athènes en 2004 ont marqué l’une des premières occurrences où la cybersécurité est devenue un sujet de préoccupation notable. Bien que les détails spécifiques soient moins documentés, l’événement a souligné la nécessité d’une surveillance accrue des infrastructures numériques lors de grands événements sportifs.

Pékin 2008 : augmentation des faux sites et phishing

Les Jeux de Pékin ont connu une augmentation significative des cyberattaques, notamment à travers la création de faux sites web destinés à la vente de billets non officiels, attirant les fans dans des pièges de phishing. Cette tactique à mis en évidence la vulnérabilité des visiteurs et la nécessité de protéger les consommateurs contre les fraudes.

Londres 2012 : multiplication des attaques

A Londres, le nombre des cyberattaques a explosé, atteignant 212 millions d’attaques le jour de la cérémonie des ouvertures. Les attaque DDoS (Distributed Denial of Service – Déni de service distribué) ont particulièrement marqué ces Jeux, ciblant les infrastructures électriques et les systèmes de communication.

Rio 2016 et Pyeonchang 2018 : attaques de plus en plus sophistiquées

Les Jeux de Rio et Pyeonchang ont été marqués par des cyberattaques encore plus sophistiqués. En 2018, une cyberattaque, nommée « Olympic Destroyer » a perturbé le site web officiel, les systèmes de billetterie et a même affecté la cérémonie d’ouverture, mettant hors services les écrans dans le stade pendant une courte période.

Tokyo 2021 : record de cyberattaques

Les Jeux de Tokyo, malgré ou à cause de leur report dû à la pandémie, ont vu un nombre record de cyberattaques. Plus de 450 millions d’attaques ont été recensées, exploitant les vulnérabilités exposées par l’augmentation des activités numériques nécessaire pour adapter les jeux à la pandémie COVID-19.

Les conséquences d’une cyberattaque sur l’édition 2024 des JO

À quelques mois des Jeux Olympiques de Paris 2024, la menace de cyberattaques plane, risquant de perturber non seulement l’événement lui-même mais aussi d’entraîner des répercussions plus larges. Premièrement, les compétitions elles-mêmes pourraient être directement perturbées. Les systèmes de chronométrage, les résultats en temps réel, et l’accès aux sites de compétition pourraient être affectés.

Les athlètes pourraient également subir des conséquences directes car la logistique des Jeux, qui comprend le transport, l’hébergement, et la restauration, dépend fortement des systèmes informatiques. Une attaque ciblée sur ces systèmes pourrait provoquer des retards et désorganisations, touchant ainsi des milliers de participants, bénévoles, et spectateurs.

Autre exemple, les coûts liés à la lutte contre les cyberattaques et à la récupération post-incident peuvent être exorbitants, entraînant des dépenses imprévues qui pèsent lourd sur le budget global de l’événement. De plus, les perturbations pourraient engendrer d’importantes pertes de revenus liées à la vente de billets, au merchandising, et aux droits de diffusion.

Enfin, pour les millions de spectateurs mondiaux, une cyberattaque pourrait compromettre leur expérience, avec des interruptions dans les diffusions télévisées, des difficultés d’accès aux informations en ligne, et des retards dans les mises à jour des résultats. Sur le plan international, une cyberattaque réussie nuirait à l’image de la France en tant qu’organisatrice des Jeux, sapant la confiance dans sa capacité à sécuriser des événements majeurs et ayant des répercussions économiques, notamment sur le tourisme et l’investissement international.

Une stratégie de défense cybernétique pour les Jeux Olympiques de Paris 2024

Face à une menace de cyberattaques sans précédent, les organisateurs, en collaboration avec l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) et d’autres partenaires internationaux, ont développé une stratégie de défense robuste pour protéger cet événement mondial.

Formation et Sensibilisation

Reconnaissant que la majorité des cyberattaques exploitent des erreurs humaines, une grande importance est accordée à la formation et à la sensibilisation de tous les participants, y compris les employés, les bénévoles et les partenaires. Des programmes de formation sont conçus pour enseigner les meilleures pratiques de sécurité, comme la reconnaissance des tentatives de phishing et la gestion sécurisée des accès. L’objectif est de rendre chaque individu un maillon fort de la chaîne de défense cyber.

L’Approche de Sécurité by Design

L’un des piliers de la défense pour les Jeux de 2024 est l’adoption du principe de « Security by Design ». Cette approche intègre la cybersécurité dès le début de la conception des projets et des infrastructures liés aux Jeux. Elle permet d’évaluer les risques potentiels et de mettre en œuvre les protections nécessaires avant que les systèmes ne deviennent opérationnels. Cette méthode proactive vise à réduire les coûts et à augmenter l’efficacité des mesures de sécurité.

La collaboration internationale

La sécurisation des Jeux Olympiques de Paris implique également une étroite collaboration entre divers acteurs internationaux. Cela comprend des partenariats avec des entreprises technologiques, d’autres comités olympiques, et des agences de cybersécurité mondiales. Ensemble, ils partagent des informations sur les menaces, développent des stratégies de défense communes, et se préparent à répondre de manière coordonnée aux incidents

Réponse et récupération des données rapides

Malgré les meilleures préparations, les incidents peuvent survenir. Pour cela, l’organisation des Jeux a mis en place des protocoles de réponse rapide pour minimiser l’impact des attaques. Ces plans incluent des mécanismes de récupération des systèmes et des données, assurant ainsi que les jeux puissent continuer avec le moins de perturbations possibles.